Lors d'une conférence de presse qui avait lieu ce lundi, le préfet de l'Hérault, Pierre Pouëssel, a laissé entendre qu'une intervention policière aurait lieu sur le campus de l'université Paul Valéry, bloqué depuis la mi-février par des opposants à la loi Vidal.
"Le déblocage, oui, il aura lieu et chaque jour nous en rapproche, mais je ne peux ni donner le jour ni la date", a déclaré ce lundi le préfet Pierre Pouëssel au cours d'une conférence de presse , tout en reconnaissant qu'une intervention policière sur ce campus "totalement poreux" d'une dizaine d'hectares posait une "vraie difficulté".
Quelques heures auparavant, le président de l'université Paul Valéry Patrick Gilli avait lui-même annoncé avoir demandé en justice l'évacuation du campus.
"Une évacuation par la force ne résoudra rien et ravivera les braises", a assuré de son côté à l'AFP Laurent Fauré, représentant FSU des personnels, dénonçant une "stratégie politique visant à criminaliser le mouvement" contre la loi Vidal. "Les organisations syndicales condamnent totalement l’utilisation de la police dans l’enceinte de l’université contre les étudiants et les personnels mobilisés. Cette violence non seulement ne règlera rien, mais risque d’entraîner encore plus de problèmes et de tensions," écrivent plusieurs organisations syndicales dans un communiqué.
Le campus Paul Valéry est officiellement fermé depuis samedi soir et les violents incidents qui ont marqués la manifestation organisée en ville, initialement à l'appel d'une Coordination nationale des luttes étudiante, mais qui a finalement agrégé de nombreux opposants au gouvernement sous un mot d'ordre de "convergence des luttes".
Selon le préfet, ce groupe a "son camp de base" à l'université Paul Valéry. "En fin de manifestation, les forces de l'ordre exerçant leur droit de suite ont suivi ceux des 200 manifestants qui s'étaient montrés particulièrement violents" et ont procédé à une "interpellation collective" près de l'université, a-t-il encore précisé.
Le président de l'établissement Patrick Gilli a assuré avoir été "contraint de prononcer" la "fermeture du site" depuis samedi soir. "Des étudiants et des éléments extérieurs se sont introduits sur le campus" en dépit de cette fermeture, a-t-il déploré, évoquant des "informations inquiétantes sur les risques de violences dans l'établissement" et la découverte "d'armes par destination (pavés, bâtons)".
La semaine dernière, la tension était montée d'un cran sur le campus, après le sabotage des serveurs informatiques de l'université, qui a entraîné la suspension des examens par internet qu'avait organisés la direction.
Le lendemain, le président de l'université avait déposé "un référé devant le tribunal administratif pour enjoindre l'Etat à aider l'établissement et demander le recours aux forces de l'ordre".
Ce référé doit être examiné mardi à 10H00 par le tribunal administratif.